TABLEAU VIVANT
Une main masculine, presque virile
Portant en son milieu, très haut levé,
Une femme nue
Dans un décor antique assassiné.
La main de l’homme montrant
ce qu’il en est,
Ce qui naît de son creux, de sa paume mal définie ;
La force maléfique du poing.
Désir profond de grâce et de beauté,
Le point était fermé,
La femme enfermée et cloîtrée.
Ouverture au bon jour main tendue
impossible
Montrant le résultat que voici :
Edifice a demi-levé, écroulé.
La main ouverte au monde,
Tendue vers le ciel,
La femme respire enfin.
Le destin consenti présenté,
Digeste et gracieux
Tel il se voit dans le creux de cette main.
Acte puissant dans l’espoir fondé,
Edifice élevé,
Espoir fourni à la Cité.
Touchée, atteinte par le mâle d’autre Ouïe,
Elle voit le Paradis,
La vision masculine à demi-enterrée.
Une femme mal découverte,
Une mère vierge à découvrir,
Libérant l’appel de Dieu à celui de
l’homme.
Descendant du piédestal,
Redescendant les marches du Trône,
Ensemble ils marcheront
Dans les catacombes aux lueurs d’espoir.
Ensemble, ils reconstruiront le monde.
L’Homme sera enfin
Sa force et son soutien,
Sa main tendue vers le lendemain,
Sa main levée au-dessus du Sol :
Vision prolongée du lointain
Pour mieux voir et mieux semer
Avec leur compétence propre.
Un Paradis au cœur de la Cité,
Leur Paradis simple et coloré.
Non prétendant,
Et sans prétention aucune,
Ils conteront en silence,
leur amour puissant :
Destruction en l’amour de soi,
Création et fécondation dans l’amour d’autrui.
Offerte au monde,
Et le monde offert,
Sagement ils avanceront,
Fertilisant les terres
Semant leurs fruits du partage naissant ;
Près à concevoir,
Cher de leurs mains aux caresses
volontaires.